En lisant les Verbolutines de Daniel Pasquier, on apprend que le roi Henri IV n’a pas été assassiné par Ravaillac, qu’Archimède n’a jamais crié « Euréka » en entrant dans son bain, que Voltaire et Jean-Jacques Rouseau sont morts en 111 avant J-C, que l’accent circonflexe n’est que le fruit des amours libertins entre l’accent aigu et l’accent grave, que la femme a bien été créée à partir des deux côtes d’Adam, que Saint-Exupéry est le saint patron des anciens maris, que les SMS ne sont que des appels au secours désespérés, que la moutarde de Dijon avait depuis toujours un petit frère caché, que les maries-salopes ne sont pas toutes aussi salopes qu’on l’imagine… et bien d’autres curiosités toutes sorties de l’imagination fertile de l’auteur.
On assiste également dans ce recueil à d’étranges conversations, amoureuses ou orageuses, entre une bouilloire et une bouillotte, entre un torchon et une serviette, entre un guillemet et une parenthèse, entre une blouse et un blouson, entre un tréma et une cédille, entre un mail et un courriel, entre un tenon et une mortaise, entre une ceinture et une bretelle ou encore entre un moi et un ego !
Avec une plume toujours soucieuse de la rime, Daniel Pasquier jette un regard étonnant sur certains mots de la langue française, d’utilisation pourtant courante, comme l’os, madame, l’oiseau, l’abcès, l’été, la banlieue, le pis-aller, l’ouïe, le triomphe, la femme et la couenne… autant de mots aux singularités cachées que l’auteur prend un malin plaisir à dénicher.
C’est bien de « Verbolutines » dont il est question dans ces pages où l’auteur, déjà friand d’anagrammes dans ses ouvrages antérieurs, persiste à jouer avec les mots, les « lutine » amoureusement à sa façon pour le plus grand étonnement et plaisir du lecteur.